Editeur: Hurrican
Date de sortie: Septembre 2010
Auteur: Bruno Cathala & Ludovic Maublanc
Illustrateur: Jean-Marie Minguez
Nombre de joueurs: 2
Durée: 15 minutes environ
Age: à partir de 14 ans
Après le succès des versions plateau, Mr Jack revient dans un format qui tient dans la poche !
Qu’on ne s’y méprenne pas: il ne s’agit en aucun cas d’une version miniaturisée du jeu de base, mais bien d’un nouveau jeu à part entière. Ce jeu conserve les originalités de Mr Jack (jeu à deux joueurs, rôles différenciés et « assymétriques », notion de visible/invisible, 8 tours de jeu maximum, 4 actions par tour avec système de choix ABBA, puis BAAB), mais il possède ses propres spécificités. Plus simple à apprendre et plus rapide à jouer, il est servi par les superbes illustrations de Jean-Marie Minguez, un illustrateur nouveau venu dans le monde du jeu de société, mais déjà renommé dans l’univers de la bande dessinée.
Comment est né ce jeu:
Il n’y a jamais eu aucun plan marketing visant à réaliser des produits estampillés Mr Jack année après année. Mais jusqu’à présent, une fois un opus publié, une nouvelle idée a surgi d’on ne sait où.. mystères de l’inspiration !
Bref.. En octobre dernier sortait Mr Jack à NY. Et de retour du salon d’Essen, c’est lors d’une banale douche, alors que mon esprit était mobilisé par tout un tas de préoccupations bien éloignées des jeu de société (genre « bon sang j’ai le shampoing qui pique les yeux) que j’ai eu un véritable flash: j’ai « vu » clairement des personnages suspects disposés de façon matricielle, et des inspecteurs tournant autour de cette matrice pour observer les suspects dans la rangée leur faisant face. Bref.. un matériel réduit se prêtant volontiers à une adaptation de poche.
Du coup, rapide coup de file à mon compère Ludovic Maublanc. Mr Jack, c’est notre aventure à tous les deux, et il est hors de question de poursuivre quoi que ce soit sans lui. Immédiatement l’idée fait mouche. Mieux, au bout de quelques minutes, il m’envoie un fichier de travail synthétisant les idées échangées au téléphone, et en y ajoutant une idée forte qui se révèlera essentielle: les murs ! (les personnages suspects sont dans des secteurs qui sont ouverts sur 3 côtés, et fermés sur le 4ème). Une idée qui permet de jouer sur les lignes de vue. Excellent !
Dès ce moment là, même si on n’a encore fait aucun test, je sais qu’on tient un nouveau jeu. Et un bon jeu en plus. Du coup, j’appelle direct l’éditeur. Je lui demande si un Mr Jack pocket l’intéresse. Au début, il est sceptique et pense que je plaisante. Qu’un jeu pocket, c’est juste impossible. ET puis je lui envoie le fameux fichier de travail et on en parle en direct au téléphone. Il comprend alors immédiatement l’intérêt du système et nous signe directement le jeu !
A partir de là, je ne compte pas les heures qui auront été nécessaires pour le calage du jeu. Car si le système a été très vite stabilisé, nous avion sassez peu de paramètres sur lesquels agir (le système de jeu est vraiment très « basique ») afin d’obtenir un équilibre acceptable entre le taux de victoire de l’inspecteur et celui de Jack. Avec en plus une particularité qui nou saura fait un peu transpirer: la loi des séries !
En effet, lors des tests, nous nous sommes rendus compte qu’il n’était pas rare, quelle que soit la configuration testée, d »observer des alternances de séries de victoire (genre 5 fois Jack, puis 3 fois inspecteur, puis 1 fois jack, puis 4 fois inspecteur). Une telle variabilité a gêné considérablement le processus de calage, car le nombre de parties tests afin de quantifier l’intensité de l’effet suite à une modification en était décuplé. On a alors commencé à jouer quasi quotidiennement par skype interposé, chacun sa maquette devant soi. Puis finalement, c’est l’informatique qui est arrivée à la rescousse.
L’informatique.. oui, en la personne de stefan Esch. Stefan est celui qui nous a fait le plaisir de créer les versions jouables online de MrJack. Il est vraiment exceptionnel côté programmation, et il a conçu une intelligence artificielle pour notre version pocket. Et cette IA est vraiment top super balèze de la mort qui tue: elle nous éclate, nous, misérables cloportes humains, dans plus de 80% des parties, et ce en jouant du côté Jack ou inspecteur !!! Une fois cette IA calée et calibrée, nous avons fonctionné avec une méthodologie de type plan d’expérience, autour de différents paramètres accessibles (nombre de murs, nombre de sabliers, etc..), l’ordinateur jouant des centaines de parties contre lui-même dans chacun des cas.
Le bilan final résulte de l’ensemble de ces travaux. Et sur plus de 1000 parties de la configuration finalement retenue, on peut montrer que l’inspecteur a une statistique de 55% de victoires. Un bilan très proche du 50-50, et qui incitera le joueur le plus expérimenté à débuter la première partie côté Jack, afin de laisser son adversaire se familiariser avec les ficelles de ce nouveau jeu.
Maintenant, à vous de jouer…