Editeur: Lumberjacks studio Date de sortie: Mai 2023 Auteurs: Bruno Cathala & Corentin Lebrat Illustrateur: Vincent Dutrait Nombre de joueurs: 2 Durée: 30 minutes Age: à partir de 12 ans
LUMEN est un jeu atypique, et rien que ça c’est chouette.
En effet, dans un monde ludique qui voit chaque semaine tant de nouveaux jeux (souvent très bons) arriver sur les étals des boutiques, le joueur (et j’en suis un moi aussi) a parfois un sentiment de tournis, et de « redite » d’un jeu à l’autre. LUMEN ne souffre pas de ce symptôme, car il propose un concept à ce jour assez unique:
Il s’agit d’un jeu « ROLL & WRITE DRIVEN »
Mais cékoadon tout ça me direz vous.
Il existe toute une famille de jeux d’affrontement, en mode « mini wargames » qui sont nommé « Card Driven). C’est à dire que les actions accessibles par les protagonistes sont « drivées » (déclenchées) par les cartes que l’on a en main. Ce système est intéressant car il simule ce que l’on appelle « le brouillard de guerre » (dans un vrai affrontement, on ne sait jamais vraiment avec précision où son ennemi est situé, comment il va se déplacer etc… alors que sur un plateau en face à face on a en permanence la totale visibilité des forces adverses. Le fait de ne pouvoir agir que selon les indications d’une des cartes que l’on a en main, en quantité limitée, simule alors très bien les incertitudes réelles d’un vrai conflit). Pour poser les idées, l’un des exemples les plus connus de cette famille de jeux est Mémoire 44 (et toute la série des Command & Color de Richard Borg).
Dans LUMEN, nous avons choisi de simuler ce brouillard de guerre d’une autre façon: au travers d’un système de roll & write. D’où la notion de « roll & write driven game ».
Nous sommes partis d’un système de jeu éprouvé (on reprend la mécanique de constitution de chaines et de zones de TREK 12), mais pour offrir une expérience de jeu qui n’a absolument rien à voir, puisque ici, remplir sa fiche de commandement va permettre de ramener des renforts (en faisant des « zones », et de donner des ordres d’action à ses unités (en faisant des « chaines »). En plus, thématiquement, là aussi c’est assez justifié: le commandant (vous) transmet ses ordres sous forme chiffrée à l’ensemble de ses troupes.
LUMEN – C’est.. du contrôle de territoire dans un univers spécifique créé par Corentin et moi et mis en images par Vincent Dutrait
Dans Le Monde Perdu, les saisons cohabitent alors que les peuples luttent pour le contrôle des Lumens. Chaque territoire est représenté par une couleur en fonction de sa saison. Les Lumens seront les points de victoire dans vos parties. Une des manières de gagner des Lumens est de contrôler ces territoires.
Chaque territoire contrôlé rapporte un certain nombre de Lumens en fin de partie. 1 pour les territoires de l’Hiver, 3 pour l’Automne, 5 pour l’été et 7 pour l’unique territoire du Printemps. Il ne sera donc pas nécessaire de contrôler le plus de territoire mais de contrôler ceux rapportant le plus de Lumens (pour lesquels la compétition sera âpre ) Mais chacun des 7 scénarios disponibles dans la boite proposera, d’une part des spécificités qu’il faudra savoir exploiter tactiquement, et avec des objectifs bien particuliers qui feront appel à votre capacité d’adaptation.
Jouerez-vous le peuple du Jour ou celui de la Nuit ?
Dans Le Monde Perdu, les Lumens apparaissent uniquement au crépuscule ou à l’aurore. Alors deux peuples s’affrontent. Vous jouerez soit le peuple du Jour représenté par les combattants « jaunes », soit le peuple de la Nuit, représenté par les combattants « bleus ». Chacun commencera avec le même set combattants. Ces combattants possèdent: – une force de combat (matérialisée par le nombre de chevrons en haut à droite) – pour certains d’entre eux, des capacités spéciales que l’on pourra activer pendant le combat et matérialisées par les icônes en haut à gauche (sur l’image ci-dessus, le « baveux » a une force de 3 mais.. il ne peut pas se déplacer et est protégé des assassins…. à vous de découvrir les autres ! )
Aux forces de base de chaque joueurs, pourront s’ajouter en cours de parties, quelques Mercenaires aux effets bien utiles. Tenterz vous de les recruter ??
LUMEN c’est aussi un livret de règles…
…et pas n’importe quel livret de règles. Il a été construit autour de 4 grands chapitres séparés par des onglets pour une meilleure manipulation pendant la partie ! La « Mise en place » pour… la mise en place (si si), « Comment jouer » reprenant toutes les règles de base et les deux derniers, raison principale de l’existence de ces onglets : les scénarios et les annexes !
Chaque partie correspondant à un scénario choisi parmi 7, il sera plus facile de se référer aux règles bonus spécifiques à chaque affrontement. Et les annexes ? Dans Lumen, autant les règles de base sont assez facile à appréhender, autant le Monde Perdu foisonne de différents éléments apportant de la richesse à vos parties dont, entre autres, les règles spécifique à chacun de vos combattants ! Notamment les mercenaires, combattants uniques du Monde Perdu !
Envie d’en savoir plus ? le mieux est de laisser parler les images captées devant les caméras de la chouette et incontournable équipe de Un Monde de Jeux
Là, on vous raconte la genèse du jeu
et là, on suit une partie filmée… un bon moyen de savoir si c’est pour vous !
LUMEN est un jeu segmentant. Parce que c’est un jeu d’affrontement, et rien que ça, ça ne le destine pas à tout le monde Parce que c’est un jeu qui dévoile sa substantifique moelle au fur et à mesure des parties Parce que le mode de jeu lui-même est nouveau et surprenant
De façon générale, je privilégie la mise en place de système de jeux qui font appel à l’intelligence du joueur, à sa capacité à s’adapter aux circonstances du moments, à son sens stratégique et tactique. Lumen en est un exemple flagrant. Et, pour ceux qui s’y aventurent avec ouverture et gourmandise, il semble que le pari soit plutôt réussi !
Pour terminer… il est aussi possible de jouer à LUMEN sur Board Game Arena. L’adaptation est très bien faite, mais je pense qu’il est préférable de découvrir d’abord le jeu en « vrai », ce qui facilite énormément la prise en main de l’interface BGA (il y a bcp de matériel, et sur un petit écran, si on ne connait pas le jeu de base, l’expérience de jeu conférée est un peu détériorée par rapport au jeu en dur)
Les photos de cet article sont au crédit de « Dans la boite » et de « C’t’à ton tour »
