Mon Essen 2014

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20 octobre 2014

Voilà.. Essen 2014 c’est fini. On est tous bien crevés, pour sûr, mais la tête pleine de souvenir. Alors je vais tenter de profiter de ces souvenirs encore tout frais pour vous faire partager mon Essen.

LES SORTIES 2014

En ce qui me concerne, Essen, c’est avant tout de la présence sur les stands des éditeurs qui m’ont publiés, afin d’accompagner la sortie de ces jeux en Allemagne. Cette année, cette activité m’aura pris beaucoup de temps, vu le nombre de sorties. C’est à chaque fois l’occasion d’échanger quelques mots et des sourires avec celles et ceux qui me font le plaisir d’une petite visite. Des moments vraiment agréables, autour des jeux suivants:

FiveCouv

Five Tribes: Je suis bien obligé de commencer par celui-là car pour moi, ce qui s’est passé sur la stand de DOW a été juste incroyable. Déjà, lorsque j’arrive sur le stand le jeudi matin, c’est chouette car l’éditeur à vraiment mis le paquet pour la mise en avant du jeu. 15 des 35 tables de l’espace DOW sont réservées à Five Tribes (les autres permettent de jouer aux aventuriers du rail, à Smallworld, etc..). Tout le stand est décoré avec les images du jeu, et l’espace de démo est agrémenté avec pas mal de vrais petits palmiers. Bref, c’est cool…

Mais ce qui va se passer va être plus dingue encore: très vite, les joueurs rangent les jeux des autres tables et viennent chercher de nouvelles boites de Five Tribes, et avant midi, c’est très simple, il n’y a plus que du Five Tribes. 35 tables de 4 personnes, qui jouent non stop pendant tout le salon. Ce sont ainsi plus de 2000 personnes qui auront pu essayer le jeu au cours du salon. Le tout avec des retours excellents. Bref, un GRAND kiff !!

 

AbyssBoite3D

Abyss: Mon autre grosse sortie du salon. Le jeu était présenté sur le stand du distributeur, Asmodee Allemagne, au milieu de tous les autres produits du catalogue de ce distributeur. Bref, au milieu des Lautapelit, Libellud, Lifestyle; Lookout, Ludically, Lui-même, Marabunta, Monolith, Moonstar, Space Cowboys et Ystari, il est clair que la visibilité première n’est pas la même.

Il n’empêche que malgré ce handicap, Abyss est loin d’être passé inaperçu. L’accueil a, la aussi, été excellent. Et je peux le mesure de la façon suivante: chaque jour, pendant une heure, Asmodée avait organisé une séance de dédicace spécifique me concernant. Et chaque jour, lorsque je suis arrivé, il y avait la queue pour ces dédicaces, les joueurs venant faire signer leur boite d’Abyss, beaucoup tenant à témoigner à quel point ils avaient aimé ce jeu.Même si je sais bien que ceux qui n’ont pas aimé ne se déplacent pas  pour le dire, il n’empêche que c’est la première fois depuis que je vais à Essen que je me retrouve confronté à des queues pour les dédicaces, le tout accompagné d’autant de témoignages positifs.

Au rang des regrets: pour ces séances de dédicace, mon complice et ami Charles Chevallier a tout simplement été oublié et zappé du programme… Vexant.. et à corriger absolument pour une prochaine édition.

 

MadameChing_large01

Madame Ching: Ma troisième « grosse » boite du salon. Les joueurs francophones pourront trouver étrange que j’en parle ici comme d’une nouveauté alors que le jeu est sorti depuis plusieurs mois en France. Mais en fait, l’accord entre Hurrican et son distributeur allemand (ici aussi Asmodee) était de le garder comme nouveauté pour une présentation à Essen.

Madame Ching est un jeu résolument familial, aux règles simples et le public allemand a répondu présent. certes, le stand de Hurrican est de taille plus modeste que celui de DOW, mais on y a assisté au même phénomène: les tables de Madame Ching on peu à peu remplacé les autres jeux présentés sur le stand.

Même regret que pour Abyss: Ludovic Maublanc a lui aussi été happé du programme des séances de dédicace…

 

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Cyclades Titans: Les tables présentant titans sur le stand de Matagot n’ont pas désempli. Bon signe. Il ne s’agit certes « que » d’une extension, ce qui ne confère pas la même visibilité, sur un salon comme Essen, que la sortie d’un nouveau jeu. Mais il n’empêche que je suis particulièrement content des témoignages reçus sur le salon.

En effet, Cyclades est manifestement un jeu qui a pas mal d’aficionados un peu partout dans le monde (j’ai discuté avec des finlandais, des russes, des italiens, des japonais, des brésiliens, et bien sûr des francophones et des allemands). Et tous tenaient à me dire à quel point ils avaient été impressionnés par la nouvelle dynamique du jeu. Pas vraiment de nouvelles règles et en tout cas pas de complexification du game système. Mais un jeu rendu plus dynamique et agressif grâce à ce nouveau plateau et aux titans, laissant la part belle aux mouvement terrestres.

Avec Ludovic, on a la volonté, lorsque l’on travaille sur des extensions, de tenter de faire en sorte que les joueurs soient amenés à redécouvrir autrement un jeu qu’ils connaissent déjà bien. les témoignages d’Essen semblent nous démontrer qu’on ne s’est pas trop plantés sur ce coup là !

 

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Dragon Run: Essen a été l’occasion pour Dragon Run de faire ses tous premiers pas face au public. Des premiers pas un peu timides, certes, puisque le jeu possède du texte sur les cartes, et que les boites présentes à essen n’étaient qu’en français. Bref, pas les meilleures conditions pour une sortie en Allemagne. Il n’empêche que Blue Orange avait réussi à faire just on time un petit livret en anglais synthétisant les règles et les effets des cartes , ce qui a quand même permis de faire jouer le jeu non stop sur le salon.

Les premiers retours sont ici aussi très sympathiques, les gens prenant manifestement pas mal de plaisir à se pourrir au travers de ce jeu d’ambiance rapide et déjanté. J’ai vu le jeu dans pas mal de sacs et de photos Facebook présentant les jeux achetés. Je me réjouis de voir si la sortie boutique confirme ce premier ressenti positif.

 

Haru-Ichiban-couverture

Haru Ichiban: Nous n’avions « que » 300 exemplaires de cette version de luxe. Un jeu-objet réalisé manuellement de façon somptueuse. Et la magie a opéré immédiatement. Il y avait bien sûr ceux qui avaient suivi lles annonces sur internet et l’avaient pré-commandé. et puis il y a eu tout ceux qui en sont tombés immédiatement amoureux au premier regard. Sans même ne rien savoir du jeu en lui-même. Juste pour la beauté et l’originalité de l’objet. Du coup, sold out le premier soir..

Enfin.. pas tout à fait.. Blackrok et Id&al avaient conservé 10 copies du jeu. et ces copies ont été distribuées le samedi en fin d’après midi. Un moment très sympathiques: beaucoup étaient là pour cette tentative de la dernière chance. Alors pour laisser une opportunité à chacun, nous avons organisé une tombola. Un moment très convivial, avec des cris et des applaudissements à chaque nom tiré au sort dans le sac.

Et maintenant… le jeu plait, c’est sûr. et son écrin est magique. Forcément se pose la question de savoir comment l’éditer au final. Les joueurs ne seraient-ils pas déçus d’une version en carton à 10 euros évidemment moins spectaculaire ? Y’a t’il un moyen « industriel » de s’approcher de la qualité de ce petit bijou fait en manuel? y’a-t-il d’autres alternatives ? voilà le questionnement qui est le notre actuellement, avec l’éditeur. Et au cas où, votre avis nous intéresse…

 

LES PROTOTYPES

Tous ces moments d’échanges avec les joueurs sur les stands de mes différents joueurs m’ont pris, je dirai, les deux tiers de mon temps sur le salon. Le dernier tiers, ainsi que quelques soirées « off », je l’ai consacré à des rencontres avec différents éditeurs autour de projets ciblés. De la présentation de prototypes, accompagnée parfois de parties tests, afin de tenter de trouver de nouveaux contrats… Je profite de l’occasion pour faire le point sur ces différents projets. Avec du sûr, du sans doute, du peut-être et de l’espoir… par chance, il n’a a pas eu de « pas du tout » !

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Raptor: Enfin, on touche au but… Raptor est un jeu asymétrique pour deux joueurs, conçu en compagnie de Bruno Faidutti. Autour d’une mécanique vraiment simple et dynamique, deux camps (les scientifiques et les raptors) s’affrontent, avec des stratégies différentes. Un jeu de course (les raptors) contre de l’encerclement (les scientifiques).

Ce jeu avait déjà séduit Matagot depuis un moment. Au point qu’il est signé depuis peut être un an et demi. Mais il restait encore à ajuster certains éléments du jeu en terme de fine tuning. Un travail de fourmi qui s’est révélé plus long que prévu. La bonne nouvelle de ce salon, c’est que la dernière mouture fait l’unanimité. Auteurs, éditeur et illustrateur sont ravis et sur la même longueur d’onde. Vincent Dutrait, qui est au pinceaux, a donc pu jouer à cette ultime version, ce qui ne peut qu’être un vrai plus quand à la réalisation graphique de l’objet final. Comme les figurines sont déjà réalisées, il reste à Vincent à terminer les illustrations avant de mettre le jeu en production. Une sortie 2015 est maintenant acquise.

 

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Smelling Cat: c’est un petit jeu de cartes réalisé en compagnie de Matthieu Lanvin, un jeune auteur dynamique et sympathique venu d’Epinal.

Le jeu est une sorte de « mistigri » ou « pouilleux » revisité. J’aime à le présenter en expliquant que c’est un jeu dans lequel l’objectif est de noyer des chats, mais comme on n’est pas des monstres, il faut les noyer par paires, car c’est quand moins cruel et moins triste de ne pas mourir seul.

Evidemment, on ne va pas garder cette présentation pour l’édition.On va plutôt partir sur des chats plus ou moins pouilleux, ce qui est par ailleurs en complète cohérence avec le jeu traditionnel revisité pour l’occasion.

La bonne nouvelle, c’est que, oui, il va y’a avoir édition. En effet, nous avons profité d’Essen pour signer ce jeu avec le jeune éditeur Viking Games. Et ça me fait d’autant plus plaisir que je connais et apprécie les membres de cette équipe depuis bien des années, pour les avoir croisés sur bien des manifestations ludiques par le passé, en tant que simples joueurs passionnés. Bref, on partage les mêmes valeurs, alors en avant pour de nouvelles aventures !

Prochaine étape, importante: trouver les bonnes illustrations.. car l’image ci-dessus est issue du prototype faite avec les moyens du bord.

 

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Kuromaku: en japonais, ça signifie « les éminences grises ». Et c’est un jeu de cartes aussi simple que retors, là aussi conçu en compagnie de Matthieu Lanvin.

La bonne nouvelle, c’est que le prototype a intrigué suffisamment ceux qui s’y sont frottés pour que chacun reparte avec son exemplaire pour continuer les tests à la maison. Et un gros éditeur allemand nous a même proposé un contrat de « premier regard », à savoir qu’il reste prioritaire jusque fin janvier s’il se décide à l’éditer.

Soyons lucides, il n’y a sans doute qu’une chance sur cinq que ce jeu se fasse avec ce gros éditeur. Alors ça laisse aussi le temps à tout le monde de se positionner d’ici là pour les 80% de chances restantes 😉

 

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Molière: Là, on est dans une histoire familiale, puisque je travaille sur ce jeu depuis des mois en compagnie de Christian Martinez (Mission Altiplano) qui est aussi mon beau-frère. L’avantage, c’est que les pénibles réunions familiales se sont transformées en séances de travail fun et productives !

Au final, un jeu dans lequel chacun, a la tête d’une troupe de théâtre itinérante, va prendre la route et profiter des différentes étapes pour recruter des comédiens, certains spécialisés dans la comédie, d’autres dans la tragédie, le tout en essayant d’avoir la troupe la plus en phase avec les envies du Roi pour LA représentation devant la cour. Avec christian, on imagine une atmosphère basée dans un univers animalier, avec des animaux comédiens, pour un clin d’oeil appuyé aussi à l’oeuvre de La Fontaine.

Une seule réunion pour ce jeu, mais avec un éditeur ciblé qui suit l’avancement de note projet depuis quasi son commencement. Une réunion très, très positive, qui, je l’espère, devrait déboucher sur une signature à court terme.

 

Enfin, trois projets encore a un stade amont, sur lesquels, avec mes co-auteurs, on aura fait le tour des popotes: Steamers (avec Florian Siriex), XXX (avec Ludovic Maublanc) et YYY (avec Antoine Bauza). Dans les trois cas, le premier accueil des éditeurs est favorable. Il y a encore à travailler, ce que nous allons bien sûr faire, avant toute décision finale. Mais la météo est au beau fixe.

 

DES JEUX DANS MA VALISE:

Cette année plus que jamais, avec le programme ci-dessus, je n’ai eu absolument aucun temps de disponible pour réellement savoir ce qui se passait sur le salon. Bref, sans envie particulière, je n’ai rien acheté. Et pour autant je suis rentré avec quelques jeux, tous offerts spontanément par des amis ou simplement des personnes que je connais moins ayant juste envie de me faire plaisir (et, oui, à chaque fois, ça m’a fait VRAIMENT plaisir. Merci à tous).

Je suis ainsi rentré avec:

  1. Colt Express: avec ce jeu, mes amis les ludonautes ont cassé la baraque sur le salon, en vendant toutes leurs boites. Il faut dire que le joli petit train 3D produit son effet, et que le jeu est totalement en phase avec les attentes d’un public familial.
  2. Wakanda: un petit jeu à deux bien malin comme je les aime produit par Blue Orange. Du pur Charles Chevallier.
  3. Coup: mais dans sa version Brésilienne. Et elle est simplement magnifique ! Antoine m’avait fait essayer le jeu dans sa version française, et, si j’avais été vraiment séduit par le jeu en lui-même, j’avais été très déçu par le manque de lisibilité du jeu. Les illustrations étaient top, mais à distance, bien difficile de pouvoir savoir facilement que les personnages étaient déjà passés ou non, information essentielle pour profiter pleinement du bluff intrinsèque à ce jeu. Là, c’est une réussite totale. Merci à Olivier Perin de Proxijeux pour ce chouette cadeau.
  4. Roborama: une course de robots, qui, à la lecture des règles, a l’air bien fun. Un cadeau surprise d’un auteur publiant là son premier jeu et tenant absolument à me l’offrir. Je vais essayer ça avec plaisir !
  5. Sixmaking: ça, c’est la magie d’Essen. Je vais chez Blue orange le dimanche pour dire au revoir à toute l’équipe avant de partir. Là, Thierry Denoual, le big boss, également auteur et amateur de jeux abstraits tout comme moi, me demande si j’ai vu ce jeu roumain incroyable.. Et comme je réponds par la négative, il m’emmène sur le stand en question et m’explique les règles au cours du trajet. On s’assied, et on joue. Et c’est juste… parfait. Des règles courtes et limpides (en gros, on joue des jetons.. un jeton seul, c’est comme un pion aux échecs.. sauf que s’il grimpe sur un autre, la pile devient une tour.. avec trois étages, ça devient un cavalier, à quatre, un fou et à 5 une reine.. but du jeu faire une pile de 6 ou plus, c’est à dire un roi, pour gagner la partie).  Un jeu d’une richesse tactique énorme. Un jeu qui aurait pu faire partie du projet GIPF ou bien être issu du cerveau de Claude Leroy. Oui. Je suis fan !!

essencolt                   essenwakanda                       essencoup

essenroborama                 essensixmaking

Voilà.. c’était ça mon Essen. Je m’en vais maintenant aller regarder sur internet ce qui s’est VRAIMENT passé…

Je terminerai sur une petite note plus personnelle. Car si cet Essen aura été sans aucun doute le plus abouti pour moi sur un plan professionnel, il aura aussi été le plus difficile sur un plan personnel, pour cause de petits pépins de santés plutôt handicapants. Alors merci à tous et à toutes pour vos petits mots d’encouragement et de sympathie tout au long de ces 4 jours. Maintenant, un peu (beaucoup) de repos ne me fera pas de mal et… c’est sûr…

I’LL BE BACK !