Editeur: Matagot
Date de sortie: Octobre – Novembre 2009
Auteur: Bruno Cathala & Ludovic Maublanc
Illustrateur: Miguel Coimbra
Nombre de joueurs: 2 à 5
Durée: 60 à 90 mn
Age: à partir de 12 ans
Antiquité – Archipel des Cyclades
La Grèce n’est pas encore unifiée et les 5 cités majeures se développent et tentent de démontrer leur suprématie à leurs rivales. en étant la première cité à posséder deux métropoles.
Pour cela, trois grandes voies sont possibles:
> le développement économique: construire un port, plus une forteresse, plus un temple, plus une université, donne automatiquement une Métropole
> le développement intellectuel: posséder 4 philosophes donne automatiquement une métropole
> la conquête militaire: il est toujours possible grâce au combat de s’emparer d’une métropole adverse.. Bien mal acquis ne profite… qu’après !!
Les grandes lignes étant tracées… comment jouer…
Cyclades s’articule principalement autour d’un système d’enchère malin:
En effet, les actions disponibles sont attachées à 5 Dieux, chacun spécialisé dans un domaine:
Poséidon en ce qui concerne le développement maritime
Arès en ce qui concerne la guerre terrestre
Zeus en ce qui concerne la religion
Athena en ce qui concerne la philosophie
et Apollon, le dieu du pauvre qui tire des situations les plus désespérées
Et pour s’assurer les faveurs du Dieu souhaité, il va falloir faire des offrandes…
La subtilité, c’est que si on veut vraiment un Dieu on va le « payer » assez cher… et comme l’intensité avec laquelle on va pouvoir utiliser ses faveurs dépend de l’Or qu’il nous reste, on voit qu’il va falloir faire des choix cruciaux.
Car ne nous y trompons pas: malgré ses airs de « risk like » antique, Cyclades est en fait un redoutable jeu de développement et de gestion. Développement à la recherche de nouvelles ressources, pour construire les bâtiments et/ou les philosophes permettant de s’approcher de la victoire, et gestion astucieuse de ses mêmes ressources.
Le nerf de la guerre sera l’Or, et la victoire s’obtiendra souvent en amenant ses adversaires à payer trop cher pour les faveurs des dieux.
Et puis.. il faut toujours garder un oeil sur les créatures mythologiques, qui, en parrallèlle des pouvoirs des Dieux, viennent perturber la donne: leurs pouvoirs sont aussi puissants que momentanés. Les joueurs les plus malins sauront avant les autres repérer comment en tirer le meilleur parti !
Enfin, ne pas négliger la force militaire. Car si se lancer dans une orgie de conquête territoriale ne conduit pas à la victoire, savoir accéder à de nouvelles ressources tout en privant l’accès aux adversaires se révélera toujours payant… Et lorsque la fin de partie s’approche, conquérir directement une Métropole peut donner une victoire méritée à celui qui aura sagement su anticiper cet ultime combat !
Matagot est un éditeur qui aime bien faire les choses: au delà du fantastique matériel mis au service de ce jeu, ils viennent de mettre un site web online dédié à Cyclades, regroupant une petite vidéo, les règles, une histoire de la génèse du jeu et d’autres bonus (fonds d’écrans), le tout en français, anglais et allemand !
ça se passe là:
http://www.matagot.com/cyclades/
Et enfin, quelques conseils pour bien démarrer sa première partie de Cyclades:
Cyclades est un jeu atypique qui mêle enchères, développement et gestion de territoires/ressources. Pour se diriger vers l’objectif final (deux métropoles), le joueur se retrouve face à une multitude de possibilités pouvant paraître toutes équivalentes au joueur novice, alors que le joueur plus expérimenté et malin saura faire plus facilement des choix pertinents. Ce petit article a pour objet d’aider le joueur débutant à faire ses premiers pas dans l’univers impitoyable de Cyclades.
On peut distinguer 3 grandes phases au cours d’une partie de Cyclades :
– 1ère phase : les deux premiers tours de jeu :
La principale caractéristique de cette phase de jeu est qu’elle se déroule généralement sans l’assistance des créatures mythologiques, encore trop coûteuses. Par contre, il convient de garder un œil sur ces créatures afin de se préparer à leur arrivée dès le tour 3.
Au cours de cette phase, l’objectif numéro 1 sera de développer ses revenus. Car il ne faut pas s’y tromper: A Cyclades, si on éclate parfois ses adversaires en affrontement direct, on les étouffe bien plus sûrement en les privant de ressources. L’argent (ou plutôt l’Or) est le nerf de la guerre : dans la grande majorité des cas, la victoire finale ne doit rien au hasard, mais récompense la capacité d’un joueur à finalement obtenir les une ou deux pièces d’or supplémentaires lui permettant d’accéder sans barrières au dieu ou à la créature mythologique lui assurant l’issue de la partie. S’assurer des revenus de début de tour plus importants que ceux des adversaires sera donc un objectif majeur dès le début de la partie. Et si développer ses revenus est un bon choix, les développer tout en minimisant les revenus adverses sera un encore meilleur choix. Faisons un tour des différentes possibilités offertes au tour 1:
> Poséidon : l’utilisation judicieuse de son pouvoir va permettre d’une part d’accéder aux cases de commerce avec l’extérieur donnant 1PO au début de chaque tour (et si accéder à une case libre est bien, réussir à en déloger un adversaire est encore mieux), et d’autre part à poser de menaçants bateaux pointant sur les îles adverses. De plus, si Poséidon arrive avant Arès, il peut être de bon goût de couler la flotte de ce joueur pointant sur l’île riche de ressources convoitée..
> Ares : Au tour1, il n’est intéressant à coup sûr que si Poséidon n’est pas placé avant lui. Car sinon, une toute petite flotte qui disparaît et adieu l’accès aux ressources convoitées, conduisant à un retard de développement pas insurmontable mais amenant à subir plus que de nécessaire, malgré une force militaire plus importante.
> Zeus : posséder des prêtres permettant de payer ses enchères à moindre coût est un bon choix. Pourquoi même ne pas en acheter deux lors de ce tour, si vous les pouvez. A moins que vous ne préfériez aussi construire un Temple, qui permettra, lui, d’accéder aux créatures mythologiques plus aisément.
> Apollon : être le premier à se poser sur Apollon, c’est s’assurer une corne d’abondance, et aussi être nécessairement le plus riche au début du tour 2, donc s’assurer de faire le choix voulu en fonction de l’observation de la situation à l’issue du tour 1.
> Athéna assure un retard de développement certain au niveau des ressources lors du tour 1.
Et c’est bien tout ceci qui doit être pris en compte au niveau des enchères. Accéder à une possibilité de développement intéressante ne suffit pas ! Il faut empêcher vos adversaires de faire la même chose à des coûts trop bas. Bref.. dès le tour 1, il ne faut pas hésiter à sur enchérir sur vos adversaires pour ne pas leur laisser un Dieu payé simplement 1 ou 2 PO !
– 2ème phase : milieu de partie:
Tous les éléments de choix ci-dessus restent valables, l’appréciation de la puissance et de l’intérêt des différents dieux étant bien sûr à pondérer, d’une part de la situation des forces en présences sur le plateau de jeu, mais aussi des écarts se dessinant sur les revenus.
Mais dès le tour 3, un nouveau paramètre est à prendre en compte avec attention : les revenus de chacun ont augmenté, et les créatures mythologiques sont maintenant beaucoup plus facilement accessibles. Et ça va changer la donne, car si une créature vous séduit tout particulièrement (que ce soit pour profiter de son effet, ou aussi pour ne pas avoir à le subir), il vous faudra miser sur le premier dieu de la file afin d’âtre sûr de pouvoir y accéder. Du coup, le niveau de mise sur le premier dieu de la file doit prendre en considération cette dimension !!
De même, au cours de cette phase, attention à ne pas négliger le pouvoir de Zeus permettant pour une seule PO de défausser une créature de la file pour la remplacer par la première carte de la pioche : le joueur futé ayant soigneusement mémorisé quelles créatures sont déjà tombées ira ainsi chercher avec bonheur la créature de ses rêves, à la surprise des joueurs moins aguerris.
Enfin, même si Cyclades n’est pas un jeu de diplomatie au sens premier du terme. Il ne faut pas hésiter à parfois s’allier pour éviter qu’un joueur ne prenne trop facilement le leadership de la partie.
– 3ème phase : fin de partie:
Attention, le joueur débutant peut se faire surprendre par la fin de partie, qui survient plus rapidement qu’il ne l’aurait imaginé. La phase de fin de partie démarre aussitôt que l’un des joueurs au moins possède une première métropole. Car dès ce moment tout s’emballe. Et chacun doit être très vigilant sur les moyens disponibles pour ce ou ces joueurs afin de leur barrer l’accès à la seconde métropole.
Lors de cette phase, les laisser accéder à Ares et à Athena à bas coût est particulièrement risqué, car une conquête d’une île possédant les bâtiments manquants pour une seconde métropole, ou encore l’acquisition de deux derniers philosophes dans le même tour serait synonyme de victoire prématurée.
Cette phase est donc une phase de très forte tension au niveau des enchères, les mises devenant de plus élevées, avec alliance des joueurs « faibles » contre les forts, et toujours un œil sur ces créatures qui peuvent faire basculer le jeu…